Charles Pil Expo

traduction française

Intro Charles Pil 1867-1949

En 2024, cela fera 75 ans que Charles Pil est décédé à Ostende. Cet architecte, encore relativement méconnu du grand public, fut l’un des constructeurs les plus prolifiques et polyvalents de la Flandre occidentale à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Bien qu’il soit principalement reconnu pour ses façades Art nouveau frappantes ornées de carreaux émaillés colorés à Ostende, son corpus diversifié englobe de nombreux autres bâtiments dispersés dans toute la région. Après la Première Guerre mondiale, il s’est associé à l’architecte Henri Carbon dans le cadre des efforts de reconstruction.

Ce projet rend hommage à Pil et vise à mettre en lumière son importance architecturale. Divers aspects de la vie et de l’œuvre de Pil sont explorés. L’exposition est accompagnée d’une exposition photographique qui fusionne photographie et architecture.

De plus, un podcast donne la parole à des experts et aux habitants de certaines des propriétés présentées.

Cette exposition est le fruit d’un effort collaboratif unique initié par la ville d’Oudenburg et l’IOED Polderrand. Des partenariats intensifs ont été noués avec les municipalités de Nieuwpoort, Middelkerke, Gistel et Lo-Reninge, ainsi qu’avec des collaborations culturelles et patrimoniales transrégionales telles que Ginter, Hydra et IJzervallei. Des associations locales du patrimoine, notamment Erfgoedkring 8460 Oudenburg, Graningate, De Plate, l’association des guides Lange Nelle, l’Haute Ecole VIVES et d’autres organisations telles que CultuurContaCt In Dialoog, ont contribué à ce projet global. 

Biographie

Du Fils de Fermier à l’Architecte Respecté

Charles Pil est né le 21 décembre 1867 à Lo, fils de l’agriculteur Pieter Pil et de la commerçante Marie-Thérèse Ameloot. Pil a étudié à la prestigieuse école Saint-Amand à Gand avant de poursuivre sa formation en architecture à l’Institut Saint-Lucas, réputé pour ses principes architecturaux néogothiques et sa promotion des valeurs chrétiennes flamandes. Il y a côtoyé des personnalités telles que Thierry Nolf, Jules Coomans et Jules Carette, avec qui il a ensuite  effectué un stage). Diplomé, Pil a débuté sa carrière d’architecte indépendant le 15 mars 1891.

En 1892, Pil a déménagé dans la station balnéaire d’Ostende, alors en pleine transformation. Des villas luxueuses et des hôtels se multipliaient, et de nouveaux quartiers et lotissements étaient développés. Pil s’est distingué en tant qu’architecte et a rapidement acquis une position influente dans les cercles politiques et sociaux. Il a agi comme expert devant les tribunaux de paix et a siégé à plusieurs reprises comme juré à la cour d’assises de Flandre occidentale. En 1895, il a participé aux élections locales en tant que membre du parti catholique. En novembre 1908, Pil est devenu membre du Cercle Artistique d’Ostende et, en 1910, il a été l’un des membres fondateurs de l’Association Royale des Architectes de Flandre occidentale.

Au cours de sa carrière, Charles Pil s’est affirmé comme un représentant et expert éminent dans le domaine de l’architecture. Il a présidé la section ostendaise de l’Association provinciale des architectes et a siégé à divers jurys, notamment ceux chargés de la réorganisation du service des bains à Ostende et de la construction d’un nouveau palais de justice. En 1940, il a joué un rôle clé dans la Commission d’urbanisation d’Ostende.

Charles Pil a épousé la Française Eugénie Samson le 26 septembre 1893. Ensemble, ils ont eu quatre enfants. La famille résidait dans des maisons de ville imposantes à Ostende et possédait également une résidence secondaire à Gistel.

Pil est décédé le 24 septembre 1949. Ses funérailles, célébrées dans l’intimité, ont eu lieu à l’église Saint-Pierre de Lo, où il a été inhumé dans le caveau familial du cimetière.

Architecture

Dans le sillage de l’éclectisme et du néogothique

Charles Pil se distingue incontestablement comme l’un des architectes les plus prolifiques de la première moitié du XXe siècle. Son œuvre variée et impressionnante a été largement reconnue par ses contemporains. En 1941, il était noté qu’il était difficile de trouver une rue à Ostende sans l’empreinte de son savoir-faire. Le nombre de projets attribués à Pil dépasse les 140, et il est probable que ce chiffre soit encore plus élevé.

Au début de sa carrière, Charles Pil s’est principalement consacré à la construction de villas et de maisons de maître dans le style éclectique, répondant ainsi aux souhaits de ses clients, principalement issus de la bourgeoisie émergente. Cette clientèle cherchait à afficher son nouveau statut à travers des habitations qui reflétaient leurs goûts personnels ainsi que leurs convictions politiques et culturelles. L’éclectisme permettait aux architectes de mélanger divers styles historiques, offrant ainsi une grande liberté de conception. Dans les premières œuvres de Pil, on retrouve souvent des décorations de façade inspirées de la néorenaissance et du baroque.

À Ostende, ses créations étaient principalement des maisons mitoyennes aux façades plâtrées, tandis qu’à Oudenburg, il concevait à la fois des maisons mitoyennes et des maisons individuelles. Ces bâtiments se caractérisaient par des façades en briques finement travaillées, utilisant des matériaux tels que la pierre naturelle, ainsi que des éléments décoratifs en briques colorées et émaillées, en métal et en verre. En général, les façades avant étaient richement décorées, alors que les façades latérales et arrière étaient plus fonctionnelles et moins ornées.

Pour les projets à forte influence catholique, Pil s’est appuyé sur le style néogothique, conformément aux principes qu’il avait appris à l’Institut Saint-Lucas. Ses créations témoignent d’une maîtrise parfaite des différents styles architecturaux, rendant hommage à son talent et à sa capacité à répondre aux demandes variées de ses commanditaires.

Inspiré par la nature

Peu après 1900, Charles Pil commence à intégrer des éléments de l’Art nouveau dans ses conceptions de façades, enrichissant ainsi son répertoire architectural. Ces façades, influencées par l’Art nouveau, se distinguent par l’utilisation de briques émaillées blanches ou beige, souvent agrémentées de carreaux de couleurs contrastantes telles que le bleu ciel ou le vert olive. Pour les clients les plus fortunés, des panneaux de carreaux floraux et figuratifs ornent les façades, aux côtés de carreaux portant les noms des maisons et les années de construction.

Bien que recouvrir une façade de carreaux émaillés soit une entreprise coûteuse, cela offrait des avantages considérables lorsqu’ils étaient posés avec expertise. Pil employait également de la pierre naturelle pour ajouter des accents ou des détails subtils tels que les encadrements de fenêtres.

Le langage élégant de l’Art nouveau, inspiré par les formes organiques des plantes et des fleurs, se prêtait parfaitement à une traduction en pierre naturelle. Toutefois, le fer était le matériau de prédilection pour représenter ces formes naturelles, étant facilement forgé artisanalement et souvent utilisé pour les balustrades de balcon.

L’utilisation de carreaux comme revêtement de façade était une innovation architecturale à Ostende, particulièrement au cours de la première décennie du XXe siècle. Contrairement aux conceptions plus courantes d’inspiration éclectique, les façades influencées par l’Art nouveau étaient relativement rares à Ostende. Souvent, derrière ces façades innovantes se cachait un intérieur aux accents historiques, marquant une fusion harmonieuse entre tradition et modernité.

La montée en puissance des immeubles de grande hauteur

Après la Première Guerre mondiale, Charles Pil et l’architecte Henri Carbon ont uni leurs forces, formant un duo très recherché pour la reconstruction. En dehors de ce contexte, ils ont également accepté des missions ensemble à Ostende. Ils sont responsables de la construction de plusieurs immeubles d’appartements et, avec d’autres architectes locaux, ont favorisé l’émergence de gratte-ciel dans cette station balnéaire. Les petits immeubles d’appartements qu’ils ont développés comportaient souvent des espaces commerciaux au rez-de-chaussée, illustrant bien l’accessibilité croissante du tourisme côtier après la guerre.

Avec l’instauration du repos dominical en 1905, de plus en plus de personnes ont commencé à visiter la station balnéaire. Après la guerre, les séjours en bord de mer sont devenus plus accessibles pour de nombreux Belges, ce qui a conduit à la construction d’appartements comme investissements. Malgré cet aspect commercial, Pil et Carbon ont accordé une grande attention aux aspects esthétiques de leurs bâtiments. L’utilisation croissante du béton armé montre que Pil et Carbon étaient à la pointe des techniques architecturales de leur époque, contribuant à leur reconnaissance en tant qu’architectes renommés.

Pil et Carbon ont également accepté de grandes missions pour des institutions religieuses. Ils ont conçu le couvent et la chapelle de l’ancien lycée Saint-Joseph à Ostende et ont réalisé des travaux d’agrandissement dans le même environnement. De plus, ils ont été sollicités par les Sœurs des Pauvres pour la construction d’un nouveau couvent.

Bien que Pil et Carbon aient collaboré sur de nombreux projets, chacun est resté actif individuellement dans la conception de bâtiments. Leur expertise technique et leur sens esthétique ont laissé une empreinte durable sur le paysage architectural d’Ostende et au-delà, témoignant de leur contribution significative à la reconstruction et au développement urbain de l’après-guerre.

Clientèle

Architecte de la Bourgeoisie Urbaine Prospère

Charles Pil servait une clientèle variée, principalement composée de la bourgeoisie urbaine prospère. Cette élite sociale, cherchant à se distinguer par l’architecture de leurs demeures, faisait appel à l’expertise de Pil. Architecte de la classe moyenne aisée, Pil s’insérait naturellement dans les milieux socio-politiques d’Ostende, où il trouvait nombre de ses premiers commanditaires.

Vers 1902, sur commande de Louis-Charles-Henri Masureel, Pil érigera une imposante maison de notaire à Koekelare. Cette collaboration entre les deux hommes, également jurés de la cour d’assises de Flandre occidentale cette même année, témoigne des relations influentes de Pil. Le notaire Janssens d’Oudenburg, présent sur la même liste, lui confiera aussi la construction de sa maison de notaire, consolidant ainsi la réputation de Pil dans ce cercle distingué.

La relation particulière que Pil entretenait avec la famille de commerçants Laroye est notable. Pour cette famille, il construisit trois maisons à Oudenburg, dont une pour Edith, sa propre fille, mariée au commerçant Willy Laroye. À Ostende, Pil comptait également parmi ses clients une clientèle fortunée et diversifiée. Sur la prestigieuse place Prinses Clementina, il réalisa plusieurs demeures, commandées par des personnalités influentes telles que l’industriel bruxellois Abel Carette, la commerçante alostoise Flore Blondiau, et l’entrepreneur ostendais Edmond Brys.

Après la Première Guerre mondiale, Pil se consacra principalement à la reconstruction, tout en continuant à concevoir des projets pour la bourgeoisie aisée. Vers 1923-1924, il construisit un immeuble d’appartements avec une nouvelle boutique de tissus pour la famille Dewaele, marchands de textiles, démontrant ainsi sa capacité à s’adapter et à répondre aux besoins d’une clientèle exigeante.

Typologie

L’Architecture Polyvalente de Charles Pil : Un Portfolio Éclectique et Exhaustif

Le travail de Charles Pil s’étend sur un éventail remarquable de projets architecturaux. Bien que sa compétence dans la construction de maisons pour la bourgeoisie aisée soit un pilier central de son œuvre, Pil a démontré une polyvalence exceptionnelle en embrassant une diversité d’autres missions architecturales. Dès le début de sa carrière, il a apporté son talent à la réalisation d’hôtels, d’immeubles d’appartements, de magasins, de bâtiments publics, de couvents et bien plus encore.

Bâtiments Scolaires

Charles Pil s’est distingué comme un architecte particulièrement actif dans la conception de bâtiments scolaires, tant pour les institutions publiques que religieuses. La demande croissante de nouvelles écoles, d’extensions et de rénovations, accentuée par l’inscription constitutionnelle de la liberté d’enseignement en 1831, l’émergence d’un contre-pouvoir libéral en 1878, l’accent mis sur l’éducation, et la croissance démographique, a alimenté cette dynamique. Après l’introduction de l’obligation scolaire en 1914 et les destructions de la Première Guerre mondiale, les besoins en reconstruction scolaire se sont intensifiés.

Les réalisations de Pil répondaient aux exigences éducatives modernes, en mettant l’accent sur l’hygiène, les installations sanitaires, la lumière naturelle, la ventilation et la fonctionnalité. Il a également adopté la norme de séparation stricte entre l’école et la résidence privée du personnel enseignant. Ses conceptions architecturales oscillaient entre une sobriété fonctionnelle et un style néogothique raffiné.

Architecture Religieuse

Formé à l’Institut Saint-Luc, réputé pour son enseignement de la culture chrétienne et des arts, Pil a naturellement attiré des commandes d’institutions ecclésiastiques et religieuses. Au début de sa carrière, il a travaillé comme architecte de restauration sur deux fenêtres ogivales de l’église néogothique Saint-Blaise de Jabbeke. En 1903, il a entrepris la construction de la maison du doyen à Gistel, un pensionnat pour les Sœurs du Sacré-Cœur à Ostende, et un couvent-école pour les Sœurs de Saint-Joseph à Ostende. Après la guerre, Pil et son collaborateur Carbon se sont attelés à la reconstruction de nombreuses églises, presbytères et couvents, tout en acceptant des projets de construction neuve, illustrant leur polyvalence et leur expertise.

Bâtiments Publics et Travaux d’Infrastructure

Plusieurs autorités locales en Flandre occidentale ont sollicité Pil pour une variété de projets publics, tels que des mairies, des postes de police, une morgue et des maisons de retraite. Il a également contribué à la création de bancs d’huîtres et de monuments commémoratifs, témoignant de sa capacité à répondre à des besoins infrastructurels diversifiés.

Henri Carbon

Pil et Carbon, un duo inséparable ?

Après la Première Guerre mondiale, les architectes Charles Pil et Henri Carbon ont uni leurs forces, transcendant leurs origines diverses pour former un partenariat prolifique. Leur collaboration a donné naissance à de nombreux projets marqués par la co-signature systématique de leurs noms, rendant difficile la distinction des contributions individuelles de chaque architecte. Cette synergie architecturale a largement dépassé les frontières d’Ostende, impliquant le duo dans la reconstruction à grande échelle des régions dévastées par la guerre. Leurs efforts conjoints ont laissé une empreinte indélébile sur le patrimoine architectural de la région.

Henri Carbon, né le 30 juillet 1882, a grandi dans un environnement riche en influences artistiques. Son père, Clemens Carbon, issu d’une famille de tisserands de lin, s’est distingué dès son jeune âge par ses talents artistiques remarquables. Grâce au soutien de notables locaux, Clemens est devenu un sculpteur de renom, spécialisé dans les commandes religieuses. Après avoir déménagé de Roulers à Saint-Jans-Molenbeek, Clemens épousa Theresia-Virginia Laigneil en 1867, avec qui il eut neuf enfants. La troisième fille, Paulina, épousera plus tard l’architecte Joseph Viérin, marquant ainsi une autre union entre deux familles talentueuses.

Henri Carbon a passé son adolescence à Saint-Jans-Molenbeek et a été formé sous la tutelle de son beau-frère, l’architecte Jozef Viérin. Cette formation pratique l’a impliqué dans des projets significatifs tels que l’embellissement et l’extension du centre-ville de Nieuport. Vers 1911, Carbon s’installe à Ostende où il dirige son propre cabinet jusqu’en 1935. En 1922, il s’établit à Gistel.

Avant sa collaboration avec Charles Pil, Henri Carbon avait déjà laissé sa marque en tant qu’architecte indépendant. Il a conçu la Maison du Peuple catholique à Ostende en 1913, aujourd’hui disparue, ainsi que plusieurs résidences de style éclectique et des villas de style cottage à Duinbergen (Knokke-Heist). Plus tard, il supervisa l’agrandissement de l’abbaye Ten Putte et la construction de l’école communale à Gistel.

L’union professionnelle de Pil et Carbon s’est révélée fructueuse, leur permettant de répondre efficacement aux besoins de reconstruction post-guerre. En travaillant ensemble, ils ont non seulement restauré des édifices endommagés, mais ont également innové dans la conception de nouvelles structures. Leur complémentarité et leur vision partagée ont permis de réaliser des projets variés, allant des bâtiments publics aux résidences privées, en passant par des édifices religieux.

Cette collaboration a joué un rôle crucial dans la transformation et la revitalisation de l’architecture régionale, illustrant l’importance de la synergie entre architectes de talents divers pour répondre aux défis architecturaux de leur époque. L’héritage de Charles Pil et Henri Carbon continue d’inspirer et de témoigner de l’excellence architecturale dans la région.

Reconstruction

De la destruction au chantier : le paysage comme un vaste terrain de construction

Après la dévastatrice Première Guerre mondiale, la Flandre occidentale a été confrontée à des défis monumentaux : la restauration d’un paysage profondément marqué et la perte irréparable d’un patrimoine riche et diversifié. Des villes comme Ypres, Nieuport et Dixmude furent presque entièrement anéanties. Les ravages de la guerre ne se limitaient pas à la ligne de front, touchant également d’autres régions. De nombreux architectes, parmi lesquels Charles Pil et Henri Carbon, ont joué un rôle crucial dans la reconstruction et ont contribué à faire renaître le paysage de ses cendres.

Pendant la guerre, les décideurs ont anticipé la tâche titanesque de la reconstruction des régions dévastées. La destruction massive a poussé l’État belge à prendre les rênes de cette reconstruction, guidé par deux lois fondamentales. La loi du 23 octobre 1918 établissait le droit à une indemnisation pour les dommages de guerre, permettant aux propriétaires de recevoir des compensations pour la restauration de leurs biens, même si cette restauration ne visait pas nécessairement un retour à l’état d’origine.

Even during the war, policymakers convened to discuss the recovery of the devastated regions. The unprecedented scale of destruction compelled the Belgian state to both guide and organize reconstruction efforts. Two crucial laws served as guidelines for this monumental task. The decree-law of October 23, 1918, regulated the right to compensation for war damage. Restoration costs—though not necessarily to the original state—would be reimbursed and individually settled with each property owner. The Adoption Law, or Law on Assumed Municipalities, of April 8, 1919, provided a solution for municipalities that saw over 10% of their territory destroyed and lacked the financial means for reconstruction.

La loi sur l’adoption, promulguée le 8 avril 1919, offrait une solution aux communes ayant vu plus de 10 % de leur territoire détruit et manquant des moyens financiers pour financer leur reconstruction. Ces communes pouvaient être « adoptées » par le gouvernement, qui prenait alors en charge les coûts de restauration en échange d’une ingérence administrative. Les communes adoptées étaient placées sous la supervision de l’un des cinq hauts commissaires royaux, dotés de pouvoirs de décision extraordinaires. Le Service des Régions Dévastées, créé en avril 1919, assurait le suivi administratif et financier de cette immense entreprise de reconstruction.

La reconstruction a pris forme progressivement. Dans un premier temps, la priorité était donnée à la restauration des principales routes et des transports en commun, ainsi qu’à la reconstruction de la place centrale et de l’hôtel de ville, des écoles et d’autres équipements publics. La restauration complète des logements ne commencerait vraiment que quelques années plus tard. La construction de bâtiments plus grands, dont les églises, a également pris beaucoup plus de temps. Après l’approbation des plans et la fixation des indemnités, les travaux de construction pouvaient être soumis à des appels d’offres publics

L’architecte de la reconstruction : un concept polyvalent

Pendant la période de reconstruction, il n’était pas évident que chaque bâtiment soit conçu par un architecte, car la profession n’était pas encore officiellement reconnue à l’époque et la protection légale n’a été établie qu’en 1939. Ainsi, un diplôme d’architecture n’était pas obligatoire, ce qui a conduit à la construction de nombreuses maisons sans architecte, souvent réalisées par des maçons. Avec environ 38 % des logements en Flandre occidentale entièrement détruits, il semblait également irréalisable d’engager un architecte pour chaque maison.

Néanmoins, presque chaque architecte local a contribué à la reconstruction, tandis que divers architectes, concepteurs et urbanistes de Bruxelles et d’autres régions de Belgique étaient également impliqués. Derrière le terme “architecte de la reconstruction” se cachaient des centaines de noms, avec plus de 250 architectes impliqués dans la reconstruction.

Après la guerre, Charles Pil et Henri Carbon ont uni leurs forces pour former un duo extrêmement actif, jouant un rôle essentiel pendant la période de reconstruction. Leur influence s’étendait sur toute la Flandre occidentale, où ils étaient responsables de la reconstruction de nombreux bâtiments publics. Ces missions étaient attribuées par les Hauts Commissaires Royaux. La formation architecturale de Pil et Carbon, leur expérience pratique ainsi que leurs liens étroits avec d’autres architectes éminents tels que Jules Carette et Jozef Viérin ont sans aucun doute joué un rôle important dans l’obtention de ces missions.

Charles Pil et Henri Carbon ont ainsi laissé une empreinte durable sur le paysage architectural de divers villages après la guerre, notamment à Lo-Reninge, Middelkerke et Nieuport. Leur œuvre comprend un large éventail de bâtiments, allant des édifices publics tels que les mairies et les écoles, aux structures religieuses comme les églises et les presbytères. En outre, ils ont également contribué à la création de nombreux bâtiments privés, y compris des villas côtières, des maisons de maître, des maisons de village et des fermes.

La Reconstruction : entre reconstructions historiques et conceptions historicistes

Pendant la Première Guerre mondiale, des réflexions ont déjà été menées sur l’approche de la reconstruction. Divers points de vue ont émergé, dont la proposition de Winston Churchill de conserver les ruines comme monuments commémoratifs et de construire de nouvelles villes ailleurs En Belgique, cette idée a trouvé un écho chez l’architecte-photographe Eugène Dhuique, qui s’opposait aux reconstructions identiques, les considérant comme une falsification de l’histoire.

D’autres figures influentes, comme Joris Helleputte, ministre de l’Agriculture et des Travaux publics et également professeur d’architecture, ont plaidé en faveur d’une reconstruction fidèle et authentique. Ces perspectives divergentes ont suscité des débats animés, avec des architectes urbains tels que Jules Coomans à Ypres et Jozef Viérin à Nieuport et Dixmude jouant des rôles essentiels. Ils étaient partisans des reconstructions historicistes, en accord avec les traditions des écoles Saint-Luc. Finalement, la vision de la reconstruction historiciste a été largement adoptée. Elle répondait aux souhaits de la population locale de restaurer le paysage familier et de préserver le patrimoine hérité, ainsi qu’à des considérations pratiques telles que la préservation des structures de propriété et l’évitement de procédures d’expropriation complexes.

Le duo d’architectes Charles Pil et Henri Carbon a été responsable de la conception de nombreux bâtiments pendant cette période de reconstruction. Pour les édifices importants tels que les églises, les presbytères et les mairies, ils ont souvent opté pour des reconstructions historiques et relativement authentiques. Dans le cas des nouvelles constructions, ils privilégiaient des conceptions novatrices avec une touche historiciste, en utilisant des matériaux traditionnels tels que la brique et en s’inspirant de styles traditionnels. Leur travail intégrait des éléments distinctifs de l’architecture gothique locale des XVIe et XVIIe siècles, tels que des ouvertures rectangulaires encadrées d’arcades en anse de panier, des cheminées élaborées et des lucarnes dotées de pignons ou de frontons..

Il est crucial de noter que la reconstruction ne nécessitait pas nécessairement un retour aux maisons d’avant-guerre. Les propriétaires touchés avaient la liberté de profiter de l’occasion pour améliorer esthétiquement et hygiéniquement leurs maisons, ou de procéder à des modifications significatives telles que la fusion ou la division de propriétés.

Intérieur

Déterminer avec précision le rôle de Charles Pil dans la conception et l’aménagement des intérieurs de ses bâtiments relève d’un véritable défi. Pil a débuté sa carrière à l’époque de la Belle Époque, une période où l’attention architecturale se concentrait principalement sur les façades. Ces dernières servaient de véritables cartes de visite, affichant le statut et la prospérité des commanditaires. Cependant, une partie de l’intérieur était également considérée comme un espace social important où la représentation jouait un rôle essentiel.

Disposition intérieure 

Derrière les somptueuses façades des maisons de maître conçues par Pil, on découvre souvent une disposition spatiale qui, tout en respectant la tradition du XIXe siècle, adopte une organisation harmonieuse et fonctionnelle. Pil a repris le plan classique de l’époque, consistant en un couloir central flanqué de pièces de réception de part et d’autre. Les pièces principales, à savoir le salon côté rue et la salle à manger côté jardin, étaient interconnectées par des portes doubles, permettant ainsi une circulation fluide des invités entre ces espaces.

L’escalier, un élément central de la maison, était généralement placé près de l’entrée principale, où il pouvait être admiré dès l’arrivée des visiteurs. Majestueux, il comportait souvent une rampe élégante et était structuré en deux volées par étage, reliées par un palier. Les étages supérieurs abritaient les chambres à coucher, tandis que le niveau sous toiture servait à loger le personnel. L’emplacement de la cuisine faisait encore débat au XIXe siècle, oscillant entre des caves semi-souterraines – où se trouvaient également la cave à vin et à charbon – et un emplacement plus proche de la salle à manger.

Les Éléments Intérieurs Fixes

Des devis et des plans détaillés conservés témoignent de l’attention que Charles Pil portait à l’aménagement intérieur. Ces documents mentionnent divers éléments fixes, tels que les carrelages, les parquets, les portes et autres menuiseries. Les plans détaillés des portes et des fenêtres, ainsi que des coupes architecturales, offrent un aperçu plus profond de l’aménagement des espaces. Les portes intérieures, généralement à panneaux, étaient fabriquées en “pin rouge du Nord de premier choix” ou en chêne.

Restauration

Conserver pour l’avenir : un plaidoyer

Charles Pil a légué un ensemble impressionnant de bâtiments, dont une part significative subsiste encore aujourd’hui. Ses œuvres architecturales se heurtent à divers défis contemporains, tels que la rénovation urbaine, les exigences croissantes en matière d’efficacité énergétique, de confort et de durabilité, ainsi que la perte de leur fonction d’origine ou des modifications de leur programme d’utilisation. Pourtant, nombre de ces édifices constituent des éléments essentiels du paysage urbain, contribuant à l’identité et au caractère distinctif des villes et communes qui les abritent.

Les bâtiments de Pil ne se contentent pas d’enrichir visuellement les espaces urbains ; ils portent en eux une richesse historique et culturelle, témoignage vivant des époques et des mentalités qui les ont vus naître. Ils racontent l’histoire des commanditaires et des utilisateurs qui ont marqué leur existence.

Les maisons de maître et les villas de Pil évoquent la grandeur d’une époque révolue, tandis que ses constructions de la période de reconstruction renvoient aux souffrances des guerres et à l’effort de redressement qui s’en est suivi.

Face aux défis contemporains, les bâtiments de Pil offrent des opportunités remarquables pour une réutilisation durable. Des exemples de restaurations et de rénovations réussies montrent qu’il est possible d’intégrer harmonieusement des éléments du passé avec les exigences modernes. Ces projets, tout en respectant l’héritage architectural de Pil, répondent aux besoins actuels en matière de fonctionnalité, de confort et de durabilité, prouvant ainsi que le patrimoine et l’innovation peuvent coexister avec succès.

Lo-Reninge

La naissance à Iepenhof

Charles-Ludovicus (Charles) Pil est né le 21 décembre 1867 à 15h00 à Lo, en tant que huitième enfant de la famille d’agriculteurs de Pieter Albertus Pil (1819-1870) et Marie-Thérèse Ameloot (1830-1885). La famille Pil-Ameloot a résidé à la ferme historique Iepenhof (15e-16e siècle) à Zavelhoek de 1853 à 1871, où ils ont eu huit enfants au total. Leur aîné, Carolus-Ludovicus Pil, est né en 1854 mais est décédé en 1855. Les autres enfants étaient Maria (1856), Pieter (1857), Eugenia (1859), Emerentia (1861), Henri (1863) et Rosalia (1865). Charles Pil a été nommé d’après son frère décédé.

Famille Ameloot

Marie-Thérèse Ameloot, la mère de Charles Pil, est née en 1830 à Iepenhof. Ses parents étaient Franciscus Ameloot (1802-1850) et Victoria Opsomer (1808-1853). La ferme s’étendait initialement sur environ 34 hectares, mais a grandi à plus de 40 hectares grâce à des terres louées. Ameloot était une figure éminente de la communauté agricole de Lo. Après la mort des parents de Marie-Thérèse en 1850 et 1853, elle s’est mariée le 22 juin 1853 avec Pieter Albertus Pil, qui est devenu locataire et exploitant d’Iepenhof. Peu après leur mariage, le mobilier de la ferme parentale a été vendu, ce qui a constitué le capital de départ pour le nouveau couple. Marie-Thérèse devait également s’occuper de son jeune frère et de ses sœurs Ameloot, qui continuaient de vivre avec eux.

Famille Pil

Pieter Albertus Pil, le père de Charles Pil, est né le 3 avril 1819 à Lo. Après la mort de son père, Pieter Albertus Pil senior (1786-1832), sa mère, Marie-Thérèse Debeir (1784-1849), s’est remariée en 1833 avec Engelbert Coulier. Cela a marqué une nouvelle étape pour les cinq enfants Pil, car ils ont eu un beau-père qui est également devenu responsable de leurs activités agricoles. Le lieu exact de résidence et de travail de Pieter Pil à Lo jusqu’à son mariage en 1853 reste inconnu, mais il est possible qu’il ait travaillé à la fois à la ferme de sa propre famille et à celle de la famille Ameloot. Aux 18e et 19e siècles, la famille Pil avait ses racines à Alveringem, St.-Rijkers et Pollinkhove.

La Noordstraat

Après la mort de Pieter Albertus Pil en 1870, Marie-Thérèse Ameloot s’est retrouvée seule avec ses sept enfants mineurs. Cela a marqué un tournant dans leur vie et a apporté des défis pour la poursuite de leurs activités agricoles. Bien que Marie-Thérèse ait encore reçu l’aide de son frère Theodoor et de sa sœur Silvia, tous deux ont quitté la ferme à l’automne 1871 en raison de leurs mariages. Les activités agricoles ont finalement été arrêtées, et Louis Cornette-Verfaille a repris la ferme. La famille a déménagé dans la Noordstraat à Lo, où Marie-Thérèse a ouvert un magasin, bien que le type de commerce ne soit pas précisément connu.

Les enfants de la famille Pil-Ameloot ont suivi différents chemins : Eugenia est entrée dans un couvent à Bruges, Pieter a appris le métier de boucher à Ostende, Maria s’est mariée et a déménagé à Ypres, tandis qu’Henri et Emerentia sont également devenus bouchers à Ostende. Le plus jeune fils, Charles, a eu l’occasion de poursuivre ses études à Gand grâce au soutien de sa famille. Le 16 octobre 1885, Marie-Thérèse Ameloot est décédée dans sa maison de la Noordstraat. Six mois après son décès, les enfants Pil ont vendu le 20 avril 1886 la maison avec la grange et les écuries dans la Noordstraat à Lo, marquant ainsi la fin de la vie de famille des Pil-Ameloot à Lo. La vente a marqué un adieu définitif à leur maison parentale et à la ville de Lo.

Enfance et jeunesse

Charles Pil a grandi dans le centre de Lo, un monde éloigné de la vie rurale à Iepenhof où ses frères et sœurs ont grandi. À l’âge de quatre ans, en 1871, il a déménagé dans la Noordstraat, où il a passé ses années de jeunesse et a fréquenté l’école primaire. Le 17 juin 1880, il a reçu la confirmation à l’église Saint-Pierre. En septembre 1880, il a commencé ses études humanistes au Collège Saint-Amand à Gand, une école renommée connue pour sa formation mathématique en préparation aux études d’ingénieur. Après ses études secondaires, Charles a poursuivi sa formation à l’Institut Saint-Luc à Gand, où il a commencé ses études en septembre 1885, à l’âge de 18 ans. En août 1891, il a terminé ses études et a été apprenti chez l’architecte Jules Carette (1866-1927) à Courtrai. Carette, un ancien élève de l’architecte Jean-Baptiste Bethune (1821-1894), avait été le premier lauréat de l’Institut Saint-Luc à Gand en 1889. En novembre 1892, Charles s’est installé comme architecte dans la Koningstraat à Ostende, où vivaient également ses frères et sœurs.

Oncle Theodoor

Theodoor Ameloot (1844-1889), oncle de Charles Pil, a eu une influence significative sur la vie de ses neveux et nièces Pil. Il était le plus jeune frère de Marie-Thérèse Ameloot et a travaillé à Iepenhof jusqu’à son mariage en 1871 avec la veuve Sophia Declerck-Debou (1835-1876). Après leur mariage, Theodoor est devenu partenaire dans sa boucherie sur la place animée Wapenplein à Ostende, où il a initié les enfants Pil au métier de boucher. En 1879, Theodoor a décidé de vendre la boucherie et est devenu commerçant. Il a déménagé avec sa seconde épouse Leonia Quaghebeur (1856-1928) de West-Vleteren en France. Malheureusement, ce mariage s’est également terminé prématurément avec son décès en 1889. Pendant sa période d’études et ses vacances entre 1885 et 1891, Charles a peut-être séjourné chez son oncle Theodoor à Saint-Pierre les Calais, où il a rencontré sa future épouse Eugenie Samson. Charles et Eugenie se sont mariés en 1893, alors que Charles vivait déjà à Ostende. Theodoor a joué un rôle essentiel en aidant les enfants Pil à trouver un nouveau foyer à Ostende, une ville côtière animée à la fin du 19e siècle.

Ville de Lo : Architectes indépendants

Ce n’est qu’après la Première Guerre mondiale que Charles Pil rétablit ses liens avec sa région natale. Avec son partenaire Henri Carbon, il obtient des commandes indépendantes dans la ville de Lo, tout en étant nommé architecte municipal à Reninge.

Pendant la période de reconstruction, Pil & Carbon à Lo n’étaient pas employés en tant qu’« architectes municipaux », mais recevaient par le biais de leur bureau d’architectes des commandes de conception à la fois de l’administration municipale et de particuliers.
Les activités de construction à Lo étaient diverses et couvraient différents projets. En mai 1920, le dossier de conception pour le presbytère de l’Oude-Eiermarkt a été achevé, tandis que la phase de conception pour la restauration du couvent des Sœurs Grises et la construction de l’école de filles adjacente a été achevée en septembre 1922. Ces projets publics comprenaient également la réorganisation de l’environnement autour de l’église Saint-Pierre, avec la construction d’un mur de cimetière et d’un mur d’enceinte pour le jardin du presbytère, entre 1921 et 1925, un mur de cimetière, y compris un portail d’entrée et une petite chapelle commémorative, a été réalisé.

Parallèlement, quatre projets de construction privés ont également été réalisés à Lo. Deux d’entre eux ont été exécutés pour le compte du brasseur Georges Croigny : l’auberge sur la place du Marché et une maison avec salle de fête dans la Ooststraat. En outre, des plans ont été fournis pour la maison avec boutique du tailleur Alois Cornette dans la Hogebrugstraat et la maison d’Urbanie Van Toortelboom.

Commune de Reninge : Architectes municipaux

Dans le cadre de l’application de la loi du 8 avril 1919, visant à l’adoption nationale des communes et à la reconstruction des zones dévastées, Reninge (AR 23.07.1919) a été « adoptée » par l’État belge. Les architectes Charles Pil et Henri Carbon ont postulé – conformément à cette loi – en janvier 1920 auprès de l’administration communale de Reninge « en signe de reconnaissance pour l’obtention du marché pour l’établissement des plans et devis pour la reconstruction des bâtiments de la commune ».

Après une visite sur place et un entretien avec le bourgmestre Amandus Sticker (1843-1924) et le collège échevinal, le conseil communal de Reninge a approuvé leur nomination le 7 janvier 1920. Le 11 février 1920, ils ont informé le Haut Commissaire royal adjoint Daniel de Haene (Furnes) qu’ils acceptaient la mission. Pil & Carbon ont été impliqués dans le « comité consultatif » local et ont maintenu des contacts étroits avec le Collège des Bourgmestre et Échevins et le conseil communal. Leurs responsabilités comprenaient, entre autres, l’établissement du plan général d’alignement et du plan communal d’aménagement. En outre, la conception des bâtiments publics et la rédaction des devis dans les communes mentionnées constituaient leur mission principale.

Entre janvier 1921 et mars 1922, leurs dossiers de conception pour Reninge ont été achevés. En avril 1920, les plans et devis pour la construction du presbytère, de la chapellanie, de la maison communale et de l’école communale avec logement de l’instituteur à Reninge étaient prêts. En août 1920, les plans pour l’église de Reninge ont été finalisés. Les plans pour l’hôpital Vallaeys ont été achevés en juin 1921.

Les plans et devis ont été établis et soumis à l’examen de diverses autorités, dans le but final d’obtenir l’approbation du Haut Commissaire royal. Ensuite, un appel d’offres public a été lancé, auquel les architectes ont assisté lors de l’ouverture des offres et de l’attribution de l’entrepreneur. Pil & Carbon ont continué à superviser de près les travaux de construction jusqu’à l’achèvement des projets. Le 1er mars 1922, le conseil communal de Reninge a accordé leur démission au duo.

Colofon

Exposition Charles Pil 1867-1949

29 juin 2024 – 11 décembre 2024

Réalisé par la ville d’Oudenburg et l’IOED Polderrand en collaboration avec les partenaires suivants :

  • Villes et communes de Nieuwpoort, Middelkerke, Gistel et Lo-Reninge
  • Associations culturelles et patrimoniales supra-locales Ginter, Hydra, IJzervallei
  • Associations locales du patrimoine Erfgoedkring 8460 (Oudenburg), Graningate (Middelkerke), De Plate (Ostende)
  • Guides Lange Nelle, Hogeschool VIVES, CultuurContaCt In Dialoog

Exposition

  • Coordination : Wouter Dhaeze (ville d’Oudenburg) et Joke Meerkens (IOED Polderrand)
  • Collaborateurs des groupes de travail :
    • Groupe de travail Gistel : Filip Debaillie, Werner Peene, Klaas Staelens, Marc Vansevenant
    • Groupe de travail Lo-Reninge : Neno Clynckemaillie, Chris Vandewalle, Elke Verbeke
    • Groupe de travail Middelkerke : David Stuyck, Ronny Van Troostenberghe, Simon Vosters
    • Groupe de travail Nieuwpoort : Tom Bellefroid, Eveline Denorme, Fien Hellebuyck
    • Groupe de travail Ostende : Dirk Beirens, Norbert Hostyn, Nadia Stubbe
    • Groupe de travail Oudenburg : Lucien De Cleer, Sarah Kesteloot, Werner Peene, Fré Vanhooren
  • Textes : Joke Meerkens (coordination), Tom Bellefroid, Jade Duysan, Fien Hellebuyck, Sarah Kesteloot, David Stuyck, Chris Vandewalle, Marc Vansevenant, Ronny Van Troostenberghe
  • Révision des textes : Wouter Dhaeze, Joke Meerkens, Sarah Kesteloot
  • Crédits d’images : Archives générales du Royaume (Bruxelles), Archives du diocèse de Bruges (Bruges), Archives de la province de Flandre-Occidentale (Bruges), Archives de la Haute École Saint-Luc de Gand (Louvain), Banque d’images du Patrimoine immobilier, Banque d’images du patrimoine de Bruges, Banque d’images de Kusterfgoed, Banque d’images de Souvenhiers, Collection du patrimoine de la maison Bachten de Kupe (Koksijde), Collection photographique de la ville d’Ostende, Archives communales de Middelkerke, Commission royale des monuments et des sites, Publications numériques d’Ostende, Archives privées d’Erwin Mahieu, Archives privées de Filip Debaillie, Archives privées de Marc Vansevenant, Archives privées de Ronny Van Troostenberghe, Archives privées de Pieter Carbon, Archives municipales de Nieuwpoort, Archives municipales d’Ostende, Archives municipales d’Oudenburg
  • Prêteurs : Pieter Carbon, Filip Debaillie, Erwin Mahieu, Guy Servaes, Marc Vansevenant
  • Crédits photographiques : Willy Bulteel, Eddy Christiaens, Thierry Caignie, Johan Degraeve, Edwin Fontaine, Norbert Hostyn, Peter Maenhoudt, Guy Servaes, Hilde Vanhove, Chris Vandewalle, Greta Van Rompaey
  • Podcast : Ellen Rooms (coordination), Tom Bellefroid, Dirk Beirens, Sjaak Bisseling, Willy Bulteel, Neno Clynckemaillie, Geert Dewachtere, Lieve Dewicke, Torsten Feys, Dirk Halewyck, Joke Meerkens, Lode Morlion, Michel Roobrouck, Nadia Strubbe, Claudine Vandendorpe, Chris Vandewalle, Delphine Vanoverberghe, Ronny Van Troostenberghe, Elke Verbeke
  • Réalisation technique : Ville d’Oudenburg, service technique
  • Conception graphique : Gils Baekelandt, Katia Braeckevelt, Kjell Debeuf, Lara Matijasic, Feke Meeuws, Iris Ruckebusch, Annelies Siersack, Kyana Vermussche (VIVES), Ellen Rooms, Elke Verbeke
  • Impression : Motief

 

Avec le soutien et la collaboration de divers partenaires.